Les violences policières secouent le Brésil

Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2022-05-31 17:15:35

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Auteur : María Josefina Arce

Deux nouveaux incidents de violence policière ont secoué le Brésil la semaine dernière. Les excès commis par les forces de l'ordre sont devenus monnaie courante dans le géant sud-américain. Les personnes d'origine africaine et les pauvres sont les principales cibles.

Un jeune homme noir handicapé est la victime la plus récente. Genivaldo de Jesus Santos est mort après avoir été enfermé dans le coffre d'une voiture de police et asphyxié par des gaz lacrymogènes, selon des vidéos publiées dans la presse brésilienne.

Le jeune homme a été arrêté par des agents de la police routière et, bien qu'il ait immédiatement obtempéré à l'ordre, selon des témoins, il a été battu et mis dans le coffre de la voiture, d'où sortait une épaisse fumée.

Quelques jours auparavant, lors d'une opération de police contre des trafiquants de drogue présumés, quelque 25 personnes ont été tuées dans la favela de Vila Cruzeiro, à Rio de Janeiro. Les voisins de la favela ont dénoncé le fait que les agents n'hésitaient pas à envahir les maisons et même tuer à l'arme blanche. Il existe également des soupçons de torture et d'exécutions par les forces de l'ordre.

C'est le deuxième incident  le plus tragique survenu à Rio de Janeiro. Il y a un an, 28 personnes sont mortes dans la favela de Jacarezinho, également lors d'une opération contre le trafic de drogue.

Les violences policières ont suscité l'inquiétude de l'ONU, qui a exhorté le gouvernement d’extrême-droite dirigé par Jair Bolsonaro à adopter des mesures urgentes pour prévenir des nouveaux événements de ce genre et éviter l'impunité.

Faisant référence au meurtre du jeune Genivaldo de Jesús Santos, le représentant des Nations Unies pour les droits de l'homme, Jan Jarab, a souligné que la violence policière à l'encontre de la population noire au Brésil est extrême et tellement courante qu'elle semble naturelle. Il a également décrit l'incident comme choquant et irrespectueux des prérogatives des citoyens.

Selon le Forum brésilien de la sécurité publique, la réalité est que 79 % des meurtres commis par la police l'année dernière concernaient des citoyens d'origine africaine.

Au cours du mandat de Bolsonaro et compte tenu son soutien  ouvert  à de telles actions, les forces de l'ordre se livrent de plus en plus à des excès et des abus.

En fait, après l'événement de Vila Cruzeiro, l'ancien capitaine de l'armée a félicité les actions des agents de police, qu'il les a même qualifiés de guerriers courageux.

La vérité est que les rapports des organisations des droits de l'homme et de la société civile révèlent que le Brésil possède l'une de police les plus meurtrières au monde. En 2021, plus de 6 100 décès ont été enregistrés lors d'actions policières.

Bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, le discours du président n'aide pas non plus, mais encourage plutôt de manière irresponsable l'usage excessif de la force contre les Noirs et les pauvres, associés à des actes criminels d'un point de vue discriminatoire et raciste.

Les analystes disent que dans la pratique, les agents agissent différemment dans les quartiers riches et dans les communautés pauvres. Dans les quartiers  hupés, la police ne tire qu'en cas de légitime défense, tandis que dans les favelas, considérées  comme un territoire hostile, les forces de l'ordre tirent d'abord et posent des questions ensuite.

L'impunité entoure également ces actions violentes. De nombreuses enquêtes sur ces événements sont closes sans qu'aucune charge ne soit retenue ou les responsables ne soient acquittés.

Quelques jours ont passé depuis les derniers événements malheureux, et le gouvernement Bolsonaro semble prêt à encourager la police malgré la violence. Il prévoit de réduire les fonds alloués à la santé, à l'éducation et à la science afin d'augmenter les salaires des agents de police. Cette décision, très contestée, a provoqué une baisse de confiance au gouvernement de la majorité des Brésiliens.

 

 

 

 



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