Par Roberto Morejón
Le scandale de corruption le plus notoire au sein du Parlement européen remet en question sa prétendue capacité morale à juger les autres, avec un fort penchant pour les nations du Sud.
La saisie de fortunes, les perquisitions de bureaux basés à Strasbourg, les mises en accusation devant des juges, les perquisitions au domicile de législateurs et de leurs associés et la mise en détention provisoire d’un vice-président ont marqué les actions entreprises contre les coupables.
Selon la police et la presse belges, les soupçons de paiements illégaux aux législateurs pointent vers le Maroc et le Qatar, bien que ce dernier ait officiellement démenti ces allégations.
Cependant, les enquêtes montrent que des tiers tentent d’influencer la prise de décisions au sein du Parlement européen.
Il est frappant de constater que parmi les principaux acteurs de la tempête figure Pier Antonio Panzeri, député européen jusqu’en 2019 et fondateur de nulle autre que l’organisation non gouvernementale Combat Impunity.
Outre le fait que lui et sa famille jouissent d’un certain luxe, l’assistant de Panzeri était Francesco Giorgi, le partenaire de la vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, récemment démise de ses fonctions, qui était la principale suspecte en matière de corruption et de blanchiment d’argent.
L’enquête a secoué l’hémicycle de l’UE, a suscité une profonde inquiétude sur le Vieux Continent et a accéléré les appels à la transparence et à l’intégrité des organes directeurs de l’UE.
Dans certaines parties du Sud appauvri, souvent la cible d’accusations et d’attaques de la part du Parlement européen, ils ont souligné comment le brouhaha de la corruption mine la position d’intégrité présumée de la Maison de l’UE.
Ils ajoutent qu’elle est souvent le lieu d’une rhétorique enflammée en tant que bastion de la lutte contre la corruption et de la surveillance des droits humains sous d’autres latitudes, de préférence en dehors du premier monde.
Les remarques cinglantes rappellent les actions des groupes conservateurs dans le périmètre susmentionné, pour avoir abandonné l’objectivité et l’impartialité au profit du double standard et de la sélectivité.
Dans le cadre d’une controverse avec le gouvernement mexicain, ce dernier a souligné dans un communiqué ce qu’il considérait comme le double langage du Parlement européen en matière de promotion de la sécurité et de fourniture d’armes à l’Ukraine.
Tout semble indiquer que la tempête actuelle dans le contour législatif susmentionné marquera un avant et un après dans sa trajectoire.
