De l'uranium convoité au Niger appauvri

Édité par Reynaldo Henquen
2023-08-05 08:57:33

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Le Niger, pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, attire l'attention du monde depuis le 26 juillet, non pas en raison de sa pauvreté endémique, mais à cause d'un coup d'État militaire.

Des membres de la garde présidentielle ont chassé le président du Niger, Mohamed Bazoum, qui avait été confiné de force à son domicile sur ordre du soi-disant Conseil national pour la sauvegarde de la patrie.

L'expulsion du président, la suspension des institutions et la fermeture initiale des frontières terrestres et aériennes ont été parmi les premiers ordres de ceux qui ont pris le pouvoir à Niamey, la capitale.

Pour les putschistes, cette mesure était nécessaire en raison de ce qu'ils décrivent comme la réponse inefficace du président déchu et de ses forces à l'activité des groupes islamistes violents aux frontières du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Ce n'est pas une coïncidence si les deux pays voisins ont soutenu l'issue des événements au Niger.

Il s'agit d'une région qui a connu six soulèvements depuis 2020, raison pour laquelle certains ont estimé que le premier président élu dans le cadre d'un processus politique depuis l'indépendance vis-à-vis de la France en 1960 n'avait pas sa place au Niger.

Allié important des pays occidentaux très intéressés par ses importantes réserves d'uranium, le Niger accueille également des bases militaires américaines et françaises et compte une présence de soldats français et américains.

Il est frappant de constater que les Européens ont commencé à retirer leur personnel du Niger à un moment où les tensions augmentaient, exacerbées par les critiques américaines et européennes à l'égard des militaires.

Les 15 États membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), qui ont même évoqué la possibilité d'intervenir au Niger si le désengagement du président Bazoum se prolongeait, ne sont pas non plus restés les bras croisés.

En réponse, les gouvernements militaires du Burkina Faso et du Mali ont soutenu la junte au pouvoir à Niamey.

Et certains manifestants dans les rues ont mis en garde contre ce qu'ils considèrent comme une possible intervention européenne au Niger.

La région du Sahel, avec son passé troublé, continue donc à faire face aux conséquences de l'instabilité politique, sociale et économique causée par le colonialisme et les processus instables qui ont suivi l'indépendance.

Le Niger, presque désertique, fait les gros titres de la presse mondiale, sans que l'on se rende compte que sa pauvreté endémique est au cœur des traumatismes d'aujourd'hui.

 



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