Macri se heurte de front aux travailleurs argentins

Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2016-05-24 13:37:40

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Le président Mauricio Macri, s’est heurté de front aux travailleurs argentins. Il y a quelques jours seulement, il a opposé son veto à une loi pour la défense de l’emploi adoptée par le Congrès de la République.

S’alignant clairement sur le puissant secteur des entreprises, Macri a supprimé d’un trait de plume une loi contre les licenciements auxquels se livre son gouvernement. Cinq mois seulement après son accession à la présidence, le gouvernement Macri a mis au chômage près de 155 mille personnes.

Un bilan épouvantable qui revient à la suppression d’un millier d’emplois par jour en comptant samedi, dimanche et les jours fériés.

Pour justifier sa décision, Macri a avancé un argument curieux. Il a affirmé, sans rougir, que ces cinq dernières années l’Argentine n’avait pas créé d’emplois. Rien de plus loin de la vérité. Les statistiques officielles du marché du travail sont là.

La vérité vraie, et cela est démontré, est qu’en cinq mois «l’Argentine du changement» que prônait Macri durant sa campagne électorale, détruit des emplois. La chute de l’approbation populaire de la gestion de l’exécutif en est le reflet palpable.

Ce n’est pas par hasard si les principales organisations syndicales argentines ont fustigé le veto présidentiel et lancé des mots d’ordre de grève et de manifestations. La vague de protestations soulevée par la décision du président risque d’aboutir à l’organisation d’une grève générale pour démontrer aux autorités le mécontentement de ceux qui ont perdu leurs sources de revenus ou qui se sentent en danger de les perdre.

Les leaders syndicaux argentins se sont accordés à signaler qu’annuler la loi contre les licenciements ne fait qu’accélérer le processus d’unification des travailleurs et créer un théâtre de conflits dans tout le pays.

Et il y a de quoi. La situation s’aggrave d’un jour à l’autre. Un rapport du Centre de l’Économie Politique de l’Argentine, CEPA, révèle que les principaux secteurs de la production connaissent une chute.

Les ventes au détail avaient diminué de 5,8% en mars 2016. Le pire résultat depuis décembre 2015. Le secteur du bâtiment recule sans cesse depuis 4 mois, l’industrie sidérurgique est à la baisse depuis novembre dernier et l’industrie automobile a vu ses exportations se réduire.

Le rapport du CEPA souligne d’autre part la dégradation constante du pouvoir d’achat des salaires à cause de la montée en flèche des tarifs des services publics, notamment l’électricité, les transports en commun, le gaz et l’eau. Cela veut dire que ceux qui ont gardé leur emploi passent aussi un mauvais moment. Surtout, parce que la tendance aux licenciements massifs aussi bien dans le secteur public que dans les entreprises privées ne semble pas ralentir. Bien au contraire, la situation du chômage semble s’aggraver dans les mois qui viennent.

Les conditions sont donc créées pour que des affrontements sociaux éclatent. Peut-être l’étincelle détonnant le conflit est le veto absurde que le président Macri a opposé à une loi qui, en définitive, ne cherche qu’à protéger les travailleurs argentins et leurs familles.



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