Les révolutions ne s’achèvent jamais, car chaque objectif est un point de départ

Édité par Reynaldo Henquen
2022-12-12 10:51:55

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Discours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez,Premier Secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, lors de la clôture du 5e Plenum du Comité central du Parti, au Palais des conventions, le 10 décembre 2022, « Année 64 de la Révolution » (Traduction de la version sténographiée de la Présidence de la République)

Auteur: Granma | internet@granma.cu

 

12 décembre 2022 09:12:11

 

  Photo: Estudios Revolución

Cher camarade général Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine,

Membres du Bureau politique,

Membres du Comité central,

Camarades,

Une conclusion saute aux yeux lorsque l'on passe en revue les thèmes et les débats sévères qui ont eu lieu lors de ce Plenum : le Parti est au centre des problèmes.

Il est de mon devoir de commencer par reconnaître le travail inlassable de nos cadres de base, depuis la cellule et les municipalités jusqu'au Bureau politique, pour assumer, depuis l'avant-garde et en même temps, les multiples batailles dans lesquelles le pays est plongé.

Je me demande quel serait le panorama d'une Cuba assiégée par la guerre économique la plus prolongée et multidimensionnelle jamais connue, harcelée par la gigantesque campagne médiatique à laquelle sont alloués des millions de dollars et frappée à maintes reprises par des épreuves aussi graves qu'une pandémie, des accidents et des ouragans auxquels nous avons résisté, sans le travail de son Parti, sans le dévouement de ses militants révolutionnaires et de son peuple héroïque.

Nous aurions pu faire mieux ou pire. Nous ne sommes pas des robots programmés pour ne pas échouer. Mais nous l'avons fait. Nous avons résisté à tous les coups de la nature et à nos propres erreurs, sans plier les genoux et sans renoncer au rêve d'une prospérité possible.

La force de ce peuple travailleur, noble, passionné et imaginatif dépasse toute tentative de comparaison. Cuba est désormais une unité de mesure : une Cuba équivaut à une résistance maximale avec une créativité maximale (Applaudissements).

Je ne vais pas entrer dans les détails de ce que nous avons fait et comment nous l'avons fait. Les rapports du Bureau politique et du Secrétariat me déchargent de cette tâche. Je crois que l'un de leurs mérites fondamentaux est d'avoir mis l'accent sur les erreurs et les insuffisances que nous traînons encore. Sans cette compréhension, ce serait la paralysie.

Sentir, apprécier et reconnaître le travail titanesque du Parti ne peut cependant pas nous soustraire à la responsabilité de tous les cadres avec les problèmes, les insuffisances et les erreurs également accumulés et concomitants aux effets du blocus.

Le peuple dont nous faisons partie comprend et fait face à l'attaque de l'adversaire. Mais cette résistance peut faiblir et la créativité s’en ressent lorsque le peuple se heurte – et parfois au quotidien – à la bureaucratie, à la négligence, à la corruption de certaines couches intermédiaires qui pêchent dans les eaux troubles des difficultés, en mettant des obstacles là où sont les solutions.

C'est aussi sur cela que mise l'ennemi, déterminé non seulement à faire échouer le pari du socialisme, mais, de plus, à faire en sorte que la vie, sous le blocus et avec nos erreurs comme condiment, soit si difficile que nous abandonnions la seule voie possible vers la justice pour tous.

La situation actuelle du pays, en ce moment, est tellement complexe et difficile que dans une certaine mesure la grogne menace, le mécontentement et un message inacceptable qui prétend que « ce n'est pas possible ».

Je dis inacceptable en pensant aux générations qui nous ont précédés, aux souffrances, aux restrictions et aux obstacles auxquels elles ont fait face, parfois sans autres armes et sans autres encouragements que leur confiance dans le fait que rien n'est impossible lorsqu’un peuple veut et se bat pour cela.

Nous sommes les enfants d'un peuple qui a conquis des impossibles. Nous sommes les héritiers de ce formidable héritage d'optimisme et de confiance en ses idéaux qui, le 18 décembre 1956, fit s'exclamer Fidel, lorsqu’il retrouva Raul et quelques camarades à Cinco Palmas : « Maintenant, oui, nous avons gagné la guerre ! » Et ils l'ont gagnée ! (Applaudissements).

Aujourd'hui, les armes sont les programmes que nous nous sommes fixés, et la certitude de la victoire réside dans les forces du peuple rassemblées autour du Parti. C'est pourquoi le Parti a tant de responsabilités en tant qu'organe directeur et fédérateur du système politique et en tant qu'entité ayant sa propre structure et ses propres fonctions.

Le Premier Secrétaire du Comité central, Miguel Diaz-Canel, a commencé son discours en reconnaissant « le travail inlassable de nos cadres » dans les nombreuses batailles que mène le pays. Photo: Estudios Revolución

Le fait d'être la force dirigeante du système politique implique l'énorme et irremplaçable responsabilité du Parti de faire en sorte que le travail soit plus efficace dans la mesure où il favorisera l’autonomisation du peuple par divers canaux, ce qui n'enlève rien à son caractère d'avant-garde, au contraire, il le renforce.

À cela s'ajoute l'autocontrôle qui doit exister au sein même du Parti, parmi ses dirigeants et ses militants, pour éviter d'assumer des fonctions qui correspondent à d'autres.

Rien ne peut nous détourner des responsabilités qu'aucune autre entité ne peut exercer, en élaborant des politiques dans le champ de l'idéologie, de l'éducation politique, du renforcement de l’Union des jeunes communistes (UJC) et du système d'organisations de masse, entre autres.

Une grande partie de ce qui sera réalisé dans le travail éducatif qui contribuera à un perfectionnement de la démocratie avec une influence sur la reproduction du consensus politique et du consensus actif est directement liée au travail du Parti.

Que fait-on dans chaque environnement du Parti pour garantir l'implication populaire ou syndicale afin d'assurer la réelle participation des masses à la prise de décision ? L'analyse ne saurait être complaisante, mais très critique face aux exigences du moment présent. Nous remuons des idées et des concepts ; nous les avons partagés, défendus, mais le chemin pour rendre les accords effectifs exige de nombreuses précisions et des actions qui impliquent une grande partie de notre société.

Il est indispensable de ratifier constamment la nature populaire du pouvoir politique et des axes qui marquent la légitimité du Parti : ses capacités à s'identifier au peuple, à être attentif à ses intérêts, à ses préoccupations et à ses confusions, en reconnaissant l'attention particulière que le travail politique doit porter aux problèmes de la vie quotidienne et aux situations de vulnérabilité, ainsi qu'au travail avec les jeunes.

Il se fait également plus visible et renforce son engagement et son action envers l'institutionnalité, piliers de la démocratie socialiste, sans oublier les espaces locaux et de communication sociale et la volonté politique indispensable d’enlever les obstacles et les problèmes accumulés avec des projections qui mènent à des résultats concrets.

La question relative au système politique et à son intégralité implique de travailler à un plus grand partage des fonctions et des tâches avec la société civile, conçue comme un espace de réalisation du travail politique qui, sans se limiter au spectre des organisations sociales et de masse, il nous faut reconnaître le rôle important que ces dernières jouent dans le système politique en raison de leur massivité, de leurs potentialités et de leurs responsabilités pour canaliser une grande partie de la participation populaire. En même temps, il convient de rappeler le nombre important d'organisations, de types différents, qui existent à Cuba : religieuses, professionnelles, fraternelles et autres, soit plus de deux mille associations civiles et organisations non gouvernementales nationales, dont certaines ont des liens avec l'étranger.

Lors de la session de clôture du 5e Plenum, les mesures économiques et sociales pour faire face aux complexités actuelles ont fait l'objet de débats. Photo: Estudios Revolución

À Cuba, c'est dans la société civile que sont désignés les délégués du Pouvoir populaire, avec une influence importante des organisations sociales de masse, qui participent également à la conformation des candidatures pour les autres niveaux du Pouvoir populaire et agissent comme d'importants canaux de participation.

Le Parti ne peut pas rester en marge de la société. Nombre de ses insuffisances sont à leur tour des reflets de l'être social. Agissant avec la conscience de la nécessité, le Parti doit être le catalyseur le plus efficient de notre transformation pour aller de l’avant.

Nous devons considérer comme une prémisse de l'action révolutionnaire le fait que ce qui ne fonctionne pas pour la société socialiste cubaine doit être changé.

Le Parti unique de la Révolution cubaine doit être un Parti au fonctionnement révolutionnaire, d'avant-garde, éthique et humaniste. Nous aspirons à ce que ses militants agissent et se sentent comme une grande famille de révolutionnaires qui prêchent par l'exemple. Des militants qui participent, qui non seulement reçoivent des orientations, mais qui doivent proposer et, de plus, agir. Et quand je dis cela, je fais directement référence au rôle des Premiers secrétaires et autres dirigeants du Parti à tous les niveaux, à leur autorité morale, à leur exemple personnel et à leur capacité de mobilisation.

Il a été démontré qu’il y a de nombreux délits, illégalités et manifestations de corruption parce qu'il existe des conditions et des causes situationnelles qui les favorisent. Or, les cellules du Parti n'ont pas toujours joué leur rôle par rapport à cette question. Il est nécessaire d'opérer un tournant dans ce sens, en tenant compte du rôle prépondérant des cellules et de leurs potentialités pour promouvoir la participation et le contrôle dans les comités de base de l’Union des jeunes communistes, les sections syndicales et les organes du Pouvoir populaire. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons perfectionner les politiques visant à garantir la participation populaire à la prise de décision à tous les niveaux afin de promouvoir des projets, de faire face à la bureaucratie, aux illégalités et à la corruption.

Perfectionner les méthodes d'organisation et les styles de direction, les adapter aux particularités de chaque territoire, de chaque collectif spécifique et aux individus avec lesquels nous travaillons, ne peut se réduire à des appels et à des exhortations. Il faut mettre en œuvre des formules permettant de détecter jusqu’à quel point l'éthique de responsabilité et d'engagement qu’ils doivent assumer fonctionne chez les cadres et les militants.

Opposons à la colonisation culturelle en cours une approche décolonisatrice du bien-être et du bonheur. Notre paradigme est fondé sur des relations sociales importantes, sur le concept de vie utile et de bonheur à apporter ; il se caractérise par le fait d’être solidaire, par les résultats de la gestion collective, par la garantie des droits fondamentaux, du bien-être social, d'une vie pleine fondée sur la dignité personnelle et celle du pays.

Depuis l'être : la dignité ! Depuis les relations : la solidarité, la justice et l'équité sociale ! Depuis la réalisation : participation, appartenance et protagonisme !

Il est également de la responsabilité du Parti de veiller à ce que le discours politique soit empreint d'éthique et promeuve des valeurs en faveur du projet socialiste, mais nous devons prêter attention et élever ses ressources esthétiques, afin qu’elles touchent la sensibilité des gens et éveillent des émotions en faveur de la cause défendue.

Éduquer pour discerner la part de réalité et la part de simple apparence dans le monde des médias et dans les images en faveur de la société de consommation controversée exige le travail soutenu du Parti et sa capacité à impliquer l'ensemble du système politique.

Dans la nouvelle géographie du pouvoir créée par la Révolution cubaine, la politique en tant que culture et champ d'expression doit atteindre l'ensemble de la société et générer une participation consciente, et si elle génère des dissensions, qu’elles soient authentiques et non fabriquées par l'ennemi historique de la nation cubaine et importées par des groupuscules de laquais.

Il est donc nécessaire de créer des compétences qui se traduisent par une pensée critique révolutionnaire, opposée à une homogénéisation à outrance.

Parmi les responsabilités du Parti, il convient de hiérarchiser la projection éthique et esthétique du discours politique et des messages idéologiques qui les rapprochent davantage de leurs différents publics afin de générer des actions éducatives et culturelles, des débats, la confrontation d’opinions dans la recherche des meilleures solutions, également des émotions, des motivations et des engagements envers le processus révolutionnaire.

« Nous sommes les enfants d'un peuple qui a conquis des impossibles », a déclaré Diaz-Canel, en rappelant l'extraordinaire optimisme de Fidel, dont le peuple a hérité. Photo: Estudios Revolución

Il semblerait donc qu’il faille mettre en œuvre des formes plus efficaces pour l'information opportune des militants sur des questions à l’impact national, territorial et sectoriel qui exigent d’eux une meilleure formation afin d’avoir une incidence sur les environnements professionnels et communautaires.

Dans de nombreux endroits, la responsabilité du Parti en matière de méthodes de contrôle interne et externe se dilue, se formalise ou se schématise sans que rien ne se passe, en dépit du préjudice que signifie de ne pas faire ce qui lui incombe.

Il n'y a pas le moindre doute que l'impulsion donnée aujourd'hui à la participation et au contrôle populaires exige un revirement de cette situation, en tenant compte du rôle dirigeant du Parti, sans porter atteinte aux responsabilités que doivent également assumer les organes du Pouvoir populaire et la Centrale des travailleurs de Cuba, entre autres.

Ces réflexions que nous partageons ne sont pas le résultat d'une analyse individuelle depuis la direction du Parti. Elles sont le fruit d'études et de débats permanents dans lesquels convergent la contribution de l'Université et la confirmation de la pratique, sur la base des rencontres systématiques que nous avons avec plusieurs groupes de travail temporaires qui conseillent le travail du Parti sur les questions idéologiques, de système politique, d'institutionnalité et de démocratie, de politique des cadres et sur les questions économiques, entre autres.

Nous devons systématiquement revenir sur ces idées afin de parfaire le travail en perspective de la 2e Conférence nationale du Parti.

Camarades,

En évaluant le travail du Bureau politique du Comité central du Parti communiste de Cuba, nous constatons qu'il s'est développé dans un scénario de complexité économique et sociale progressive.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, la mobilisation, la résistance populaire, l'articulation et l'unité des forces politiques, des mouvements sociaux et des organisations sectorielles ont contribué à faire émerger une configuration politique plus favorable à des gouvernements ayant des projets orientés vers la justice sociale et la défense de la souveraineté.

Ces avancées politiques ont lieu face à la situation désespérante dont souffrent les peuples de Notre Amérique, comme le démontrent les niveaux alarmants de pauvreté et de chômage.

Dans le même temps, nous observons avec inquiétude la montée de forces politiques aux positions fascistes et d'extrême droite qui tentent de contenir l'avancée des forces progressistes et de gauche par des manipulations grossières et agressives, l’intervention politique dans les systèmes judiciaires, ainsi que par l'utilisation des médias et des outils technologiques-numériques.

Dans le contexte cubain, la confluence des effets causés par les 243 mesures de l'administration de Trump qui ont intensifié le blocus, et ont été maintenues par le gouvernement actuel ; les dommages occasionnés par la COVID-19 ; la complexité dans la mise en œuvre de la Tâche de réorganisation, qui ne pouvait pas être différée, et ses déviations par rapport à ce qui était prévu ; la crise globale multidimensionnelle marquée par le conflit européen ; l'instabilité du Système électrique national et l'impact d'événements dramatiques tels que l'explosion de l'hôtel Saratoga, l'incendie de la base des superpétroliers à Matanzaset les ravages provoqués par le passage de l'ouragan Ian, sans compter l'accumulation de problématiques sociales, ont conduit à des situations de pénurie, à l'inflation et à une baisse de la qualité de vie de la population, ainsi qu'au développement de manifestations indésirables, de comportements délictueux, d'illégalités, de corruption et d'indiscipline sociale et, bien sûr, de mécontentement, de contrariété, d’incompréhension et d'incertitude.

La politique de pression économique maximale et le blocus sont restés l'axe principal qui marque les relations bilatérales avec les États-Unis. La désignation de Cuba comme État soutenant le terrorisme, les mesures coercitives en vigueur qui entravent l'entrée de combustible dans le pays, les difficultés liées au paiement de biens et de services, compte tenu de la traque financière et de l'extraterritorialité du blocus, ainsi que l'application du Titre Ill de la Loi Helms-Burton, causent de graves dommages au pays, avec un impact très négatif sur les conditions socio-économiques de la population cubaine.

À cela s'ajoute la campagne persistante et pernicieuse de menaces à l'encontre des pays qui demandent la coopération médicale de Cuba dont ils ont besoin.

Le gouvernement étasunien a maintenu en place des politiques qui encouragent la migration illégale, notamment le renforcement extrême du blocus, le traitement préférentiel dont bénéficient les Cubains qui entrent illégalement sur son territoire et la Loi d'ajustement cubain.

Par ailleurs, les annonces du mois de mai sur les vols, les voyages et les envois d’argent, bien que dans la bonne direction, selon notre ministre des Relations extérieures, n'ont pas eu d'impact significatif et n'ont pas modifié les mesures les plus extrêmes appliquées par le gouvernement de Trump.

Une campagne médiatique féroce a été déclenchée pour discréditer le système socialiste, le gouvernement, les dirigeants et la base populaire de soutien à la Révolution.

Les concepts de Guerre non conventionnelle ont été appliqués, en encourageant des situations de soi-disant ingouvernabilité, la méfiance envers le système, la génération d'une matrice d'État en faillite, l’atteinte à la réputation des dirigeants, l'exhortation à des actions de vandalisme comme des barricades, des manifestations publiques violentes et l'appel à la confrontation entre le peuple et le gouvernement, à la recherche d'une explosion sociale.

Rien de tout cela ne nous intimide ni ne nous arrête. Nous avons assuré le suivi systématique de la mise en œuvre des idées, des concepts et des directives du 8e Congrès du Parti, en concentrant notre attention sur la garantie politique des mesures politiques, idéologiques et économiques visant à faire face à la situation actuelle et, en outre, sur le soutien courageux et décisif à d’importants processus politiques menés au milieu de cette situation, comme le bilan du Parti, les rencontres avec les militants par secteur, la consultation populaire et le référendum pour approuver le Code des familles, les élections municipales, l'exercice législatif, le perfectionnement des organisations de masse et l'achèvement et le début des années scolaires respectives, entre autres.

En outre, des programmes et des projets au contenu profondément humaniste et idéologique ont été promus, notamment ceux destinés à lutter contre la colonisation culturelle, l'enseignement du marxisme et de l'Histoire, la vie et l'œuvre du commandant en chef Fidel Castro Ruz ; contre le racisme et la discrimination raciale ; pour la promotion de la femme, la prévention sociale, le perfectionnement de la démocratie et de l'institutionnalité et la gestion intégrale de la communication sociale.

C'est cette détermination qui explique la diversité des questions abordées et traitées dans ce Plénum, à partir de la prise en compte des préoccupations et des questionnements de notre population, des critères des militants du Parti et de l’Union des jeunes communistes, les expériences dérivées des liens entre les dirigeants du Parti et la population dans les scénarios les plus complexes, les expériences des visites dans les provinces, les municipalités et les communautés, et la contribution des groupes de travail composés d'universitaires, de scientifiques et de spécialistes pour aborder les différents problèmes.

Tous ces programmes et ces efforts ne seraient pas durables dans le temps sans actions sur l'activité économique productive déterminante. Il ne sera pas possible de surmonter le mur élevé de difficultés que constitue le blocus sans opérer les transformations indispensables, quitte à prendre de nouveaux risques.

Les mesures adoptées ces derniers mois pour résoudre les graves problèmes d'insolvabilité financière et de pénurie causés par tous les facteurs énumérés ci-dessus n'auront pas d'effet à court terme, mais elles ouvrent la voie à leur solution. Ce qui n’a pas sa place, c'est le frein, c’est insister dans la pratique de formules qui ne fonctionnent pas.

L'activité internationale du Parti a été intense. La 22e Rencontreinternationale des Partis communistes et ouvriers s'est tenue avec succès ; les relations du Parti avec les organisations et les partis politiques au niveau international ont été renforcées et, plus récemment, les tournées réalisées dans les pays d'Afrique, d'Europe, d'Asie et des Caraïbes, qui ont approfondi et renforcé les liens historiques et créé de nouveaux liens avec des pays avec lesquels nous partageons la défense du multilatéralisme et de la paix comme principes des relations internationales.

Ces deux tournées nous ont permis de maintenir des contacts au plus haut niveau avec les gouvernements d'un groupe de pays avec lesquels nous avons des projets économiques et de coopération d'une importance vitale pour Cuba, qui dans certains cas sont en suspens depuis 2019.

Il s'agit également de pays avec lesquels nous entretenons un excellent niveau de dialogue politique, mais avec lesquels nous n'avions pas eu d'échanges personnels en face à face au plus haut niveau depuis plusieurs années en raison de la pandémie.

Les réunions tenues ont permis de sensibiliser nos contreparties à la situation difficile que traverse l'économie cubaine, au siège qu'elle subit et aux dommages causés par la pandémie et les événements défavorables que nous avons subis, ce qui a eu un impact négatif sur notre capacité à accéder aux devises nécessaires pour respecter nos engagements financiers.

D'une manière générale, il y a eu compréhension de la part des contreparties et d'importants accords économiques, financiers et commerciaux ont été signés, tout en ratifiant le haut niveau de relations avec tous les pays visités, fondé sur l'héritage du commandant en chef Fidel Castro Ruz et poursuivi par le général d'armée Raul Castro Ruz, en matière de solidarité, d'admiration, de reconnaissance et d'engagement à se soutenir mutuellement dans les moments difficiles, afin de poursuivre et d'élargir la coopération et de l’étendre à de nouveaux secteurs.

Camarades,

Les adversaires de nos idées insistent pour dire que les jeunes Cubains sont déçus par la Révolution. Pour le prouver, ils font appel aux données de migration. Ils ne parlent pas du blocus, ni des tendances mondiales à la migration, ni de la logique des mouvements humains en temps de crise.

La vérité, sans nier aucun type de raisons, est beaucoup plus complexe, diverse et remplie d'expériences stimulantes. Au cours des deux dernières années les plus difficiles, il n'y a pas eu une tâche importante, un événement décisif pour le destin du pays dans lequel nous n'avons pas trouvé la jeunesse en première ligne.

Mais célébrer ce fait tout en ignorant les aspects critiques du travail du Parti et de l'UJC avec la jeunesse et ses militants serait un suicide politique. D’où la centralité de la question dans ce Plénum et l'importance de la Stratégie adoptée pour renforcer le rôle intégral de l’Union des jeunes communistes dans le présent et l'avenir du pays. Le défi consiste maintenant à la mettre en œuvre aussi systématiquement qu'elle le mérite pour garantir son efficacité.

Comme nous l'avons dit lors du dernier Plénum de l’UJC, nous aspirons à avoir une relation à double sens avec les jeunes et à leur demander de proposer des idées, des choses concrètes. Souhaitons que l'UJC et toutes les organisations étudiantes et les mouvements de jeunes fonctionnent avec une dynamique telle que chaque jour ils veuillent faire quelque chose de nouveau et inventer quelque chose de nouveau. Que notre vie quotidienne se remplisse de propositions des jeunes.

Souhaitons qu’à l'UJC, en tant qu'organisation d'avant-garde, il y ait les meilleurs jeunes, ceux qui veulent faire le plus pour Cuba, et que la jeunesse cubaine nous remplisse de joie en travaillant, en contribuant, en agissant, en participant, en transformant, mais sans restreindre son influence dans d'autres espaces au-delà du cadre institutionnel ou du territoire où elle s’organise.

Le temps de la jeunesse, c’est maintenant et c’est dans tout ! La jeunesse est synonyme de Révolution et Révolution est synonyme de Parti !

Camarades,

Dans les prochaines heures, nous aborderons d'autres questions de la vie nationale et du contexte international lors des dernières sessions de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire. Les débats de ce Plénum ne manqueront pas d'animer les discussions du Parlement au terme d'une année difficile comme peu d’autres, et donnant à réfléchir comme toutes.

Rien n'a jamais été facile pour la Révolution cubaine. Les 64 années qu'elle célébrera dans quelques jours sont pleines de difficultés et de défis, mais, en réponse, elles sont aussi pleines d'exploits et d'héroïsme.

Les générations actuelles héritent d'une œuvre héroïque qui, en même temps, est une œuvre inachevée. Les révolutions ne s’achèvent jamais, car chaque objectif est un point de départ dans la lutte éternelle de l’être humain pour son émancipation et de la société pour son évolution vers des stades plus élevés.

La phrase historique de Fidel à l'heure de la victoire : « Peut-être qu'à l'avenir tout sera-t-il plus difficile » conserve toute son actualité, malgré les avancées et les conquêtes incontestables de la Révolution.

La bonne nouvelle est que ce n'est qu'en empruntant la voie la plus difficile que l'on obtient des résultats durables, et que le plus beau dans l’œuvre humaine réside dans le fait défier et de vaincre la difficulté. Dans cette certitude réside la vertu des hommes et aussi le bonheur des révolutionnaires.

Hasta la victoria siempre !

Patria o muerte !

Venceremos !

(Applaudissements.)



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