La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a rejeté aujourd’hui les éloges du régime du dictateur Augusto Pinochet, une position adoptée par le président élu chilien, José Antonio Kast.
Mme Sheinbaum a souligné que le prochain dirigeant de cette nation sud-américaine avait remporté démocratiquement les élections de dimanche, selon toutes les forces politiques, mais que sa reconnaissance de Pinochet, qui a mené un coup d’État en 1973, était « frappante ».
Lors de sa conférence de presse habituelle, la présidente a rappelé la répression brutale et l’anéantissement de tous ceux qui avaient appartenu au gouvernement de Salvador Allende, élu par les citoyens de ce pays, et de ceux qui avaient participé à cette mobilisation populaire.
La présidente a déclaré que la position de M. Kast incitait à la réflexion, car « au-delà d’un modèle économique, il s’agit d’autoritarisme ».
« À mon sens, les régimes autoritaires caractérisés par le meurtre et l’extermination de ceux qui s’y opposent ou pensent différemment ne peuvent être justifiés », a-t-elle insisté.
La cheffe du pouvoir exécutif a distingué un coup d’État d’une élection populaire, et a exprimé l’espoir que le nouveau président chilien prenne ses fonctions dans un esprit démocratique.
À cet égard, elle a souligné l’existence d’une démocratie absolue au Mexique, malgré les tentatives de présenter le mouvement de la Quatrième Transformation (4T), initié par l’ancien président Andrés Manuel López Obrador (2018-2024) et poursuivi par Sheinbaum, comme autoritaire.
« Peu importe ce qu’ils veulent dire sur notre autoritarisme au sein de la 4T, la démocratie est ici une réalité. Aucun média n’est persécuté pour ses opinions. Le débat est possible, mais il n’y a ni persécution ni censure. Chacun est libre de se mobiliser et de s’organiser », a-t-elle insisté.
Lors des élections de dimanche au Chili, le candidat d’extrême droite Kast a obtenu 58,16 % des voix, tandis que la candidate de la gauche, du progressisme et de la social-démocratie, Jeannette Jara, a atteint 41,84 %, alors que près de 100 % des bureaux de vote avaient déjà été dépouillés.
