Le Venezuela a toutes les raisons de croire que les États-Unis sont prêts à passer de la menace à l’action, a déclaré Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, lors d’une réunion du Conseil de sécurité vendredi.
Le diplomate a indiqué que « le Venezuela subit une pression sans précédent et la menace d’une intervention militaire depuis plusieurs mois, et la situation s’aggrave de jour en jour ». Parallèlement, les manœuvres militaires de Washington « menacent directement la paix et la sécurité régionales et internationales », a-t-il souligné.
« Depuis août dernier, Washington a commencé à concentrer d’importantes forces militaires dans le sud des Caraïbes. Trois destroyers, ainsi que des avions de patrouille anti-sous-marins, des cuirassés et des sous-marins nucléaires, ont été déployés au large des côtes vénézuéliennes. Le contingent militaire total dépasse les 4 000 hommes. S’agit-il de préparatifs d’invasion ? », a déclaré M. Nebenzia.
Il a souligné que les exercices militaires seraient crédibles si les États-Unis n’avaient pas exprimé à plusieurs reprises leur volonté de « changer de régime » au Venezuela.
« Par conséquent, le Venezuela a toutes les raisons de croire que son voisin du nord est prêt à passer de la menace à l’action, en utilisant sa marine », a conclu le représentant russe.
Il a également insisté sur le fait que Washington doit cesser d’aggraver la situation sous de faux prétextes. À cet égard, il a appelé les États-Unis à ne pas commettre une « erreur irréparable ».
Agression américaine dans les Caraïbes
Washington mène actuellement des actions militaires et des bombardements dans les eaux proches du territoire vénézuélien, sous prétexte – sans fondement ni preuve – de lutter contre les cartels de la drogue. Caracas a qualifié ces actions d’« agression » et a remis en question la véritable raison de ces opérations.
Les États-Unis attaquent également des bateaux dans les Caraïbes, faisant des morts et affirmant que ces navires sont utilisés pour le trafic de drogue.
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, affirme que son pays est victime d’une « guerre multiforme » orchestrée par les États-Unis. Il a réitéré que l’État vénézuélien était soumis à une « agression armée visant à imposer un changement de régime » et à un gouvernement « marionnette » cherchant à « voler son pétrole, son gaz, son or et toutes ses ressources naturelles ».
De nombreux dirigeants mondiaux et régionaux ont également affirmé qu’aucune preuve ne permettait d’étayer les accusations américaines portées contre le président.