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Le gouvernement de Milei lance une offensive contre les organisations de défense des droits humains

par Reynaldo Henquen

 

Buenos Aires, 9 déc. (RHC) – Les défenseurs des droits humains en Argentine célébreront mercredi leur Journée internationale dans un contexte de confrontation féroce avec le gouvernement de Javier Milei, qui s’apprête à intensifier sa lutte idéologique et culturelle contre ces organisations.

Le gouvernement n’a pas encore dévoilé le programme des commémorations prévues au Musée du site mémorial de l’ESMA. Par ailleurs, on a appris lundi que le pouvoir exécutif annoncera mardi la nomination du nouveau sous-secrétaire aux droits humains, qui remplacera l’ancien juge Alberto Baños, démissionnaire jeudi dernier.

La démission de M. Baños fait suite à une vive polémique suscitée par ses déclarations devant le Comité des Nations Unies contre la torture. Il y avait nié la disparition de 30 000 Argentins durant la dernière dictature civico-militaire, ce qui lui avait valu de vives critiques.

Depuis l’année dernière, les organisations argentines de défense des droits humains dénoncent les coupes budgétaires, l’abandon des politiques en matière de droits humains, les licenciements massifs et la forte hostilité idéologique du gouvernement libéral.

Selon le quotidien La Nación, le nouveau chef du Sous-secrétariat aux droits de l’homme aura pour principale mission d’accentuer ce que le pouvoir exécutif envisage comme une nouvelle phase d’austérité dans ce domaine.

Le journal rapporte également que les organisations de défense des droits humains dénoncent cette hostilité idéologique depuis l’entrée en fonction du président Javier Milei.

Cette campagne idéologique est aggravée par la raréfaction progressive des fonds et la dégradation manifeste des bâtiments et des activités liés à la commémoration des atrocités du terrorisme d’État, dont les principaux auteurs ont été condamnés par la justice le 9 décembre 1985, il y a exactement quarante ans.

Les bâtiments de l’ancien ESMA, site utilisé par la junte militaire comme camp de concentration, de torture et d’extermination, et réhabilité en 2015 comme symbole de la mémoire, témoignent de cette négligence.

Le complexe comprend 20 bâtiments, chacun abritant une organisation différente, comme les deux antennes des Mères de la Place de Mai, les Grand-mères de la Place de Mai et le groupe H.I.J.O.S. (Enfants pour l’Identité et la Justice contre l’Oubli et le Silence), entre autres. Il fait également office de musée d’histoire contemporaine, présentant les horreurs subies par l’Argentine sous la dictature et d’autres événements tels que la guerre des Malouines.

Des responsables des droits humains ont signalé le licenciement d’environ 800 employés de ce secteur au cours des deux dernières années. Ceux qui restent ont subi d’importantes réductions de salaire.

Ils ont été licenciés du Musée et Site de la Mémoire de l’ESMA, des Archives nationales de la mémoire et de la Banque nationale de données génétiques.

Pour justifier sa politique de licenciements dans ces agences, le gouvernement affirme que les employés renvoyés étaient des militants. Une autre mesure adoptée par le pouvoir exécutif, qui a suscité de vives critiques, a consisté à rétrograder le Secrétariat aux droits de l’homme au rang de sous-secrétariat.

Source : Prensa Latina

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