Accueil TousInternationalLe Royaume-Uni suspend sa coopération en matière de renseignement avec les États-Unis suite aux attaques dans les Caraïbes.

Le Royaume-Uni suspend sa coopération en matière de renseignement avec les États-Unis suite aux attaques dans les Caraïbes.

par Reynaldo Henquen

Le Canada, autre allié stratégique de Washington dans le cadre de l’opération Caraïbes, a également pris ses distances avec les attaques américaines, qualifiées d’exécutions extrajudiciaires et de violations du droit international.

Trump a désigné plusieurs cartels de la drogue comme « organisations terroristes étrangères », ce qui, selon la Maison Blanche, justifie l’opération militaire. Photo : EFE

Le Royaume-Uni a cessé de partager des renseignements avec les États-Unis concernant les navires soupçonnés de trafic de drogue dans les Caraïbes, après avoir conclu que les attaques militaires américaines contre les trafiquants présumés violaient le droit international, a rapporté CNN, citant des informations divulguées par des sources proches du dossier.

Pendant des années, le Royaume-Uni – qui dispose de bases de renseignement dans plusieurs territoires des Caraïbes – a collaboré avec Washington pour suivre et intercepter les navires liés au trafic de drogue, en coordination avec la Joint Interagency Task Force South, basée en Floride.

Cependant, selon CNN, Londres a décidé de suspendre sa coopération il y a plus d’un mois, s’inquiétant de l’utilisation des renseignements britanniques dans des attaques meurtrières qui ont fait au moins 76 victimes.

Les autorités britanniques considèrent ces actes comme des exécutions extrajudiciaires et des violations du droit international humanitaire, une position partagée par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, ainsi que par les gouvernements du Venezuela, de Cuba et de Colombie, entre autres.

« Ces attaques violent le droit international et constituent des exécutions extrajudiciaires », a déclaré M. Türk en octobre, une déclaration que Londres approuve pleinement, selon les sources citées.

Avant ce changement de politique, la lutte contre le trafic de drogue relevait de la compétence des garde-côtes et des forces de l’ordre américaines, qui privilégiaient les arrestations et les saisies. Dans ce cadre, les membres des cartels et les trafiquants de drogue étaient traités comme des criminels et bénéficiaient du droit à une procédure régulière.

Depuis septembre, l’administration Trump a autorisé l’armée américaine à recourir à la force létale, arguant que les trafiquants de drogue présumés représentaient une menace imminente et étaient des « combattants ennemis » dans un « conflit armé » avec les États-Unis.

Une note adressée au Congrès et un avis confidentiel du ministère de la Justice appuient cette approche, tandis que Trump a désigné plusieurs cartels de la drogue comme « organisations terroristes étrangères », ce qui, selon la Maison Blanche, justifierait l’opération militaire.

Cependant, des experts en droit international affirment qu’une désignation terroriste n’autorise pas automatiquement l’usage de la force létale et que nombre des navires attaqués étaient au mouillage ou ne représentaient pas une menace immédiate, selon des informations obtenues par CNN.

Des sources au sein de la Défense ont révélé que l’amiral Alvin Holsey, commandant du Commandement Sud des États-Unis, a démissionné après avoir exprimé des doutes quant à la légalité des attaques lors d’une réunion avec le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, et le chef d’état-major des armées.

Par ailleurs, des juristes du département de la Défense et des conseillers militaires, actifs ou retraités, ont déclaré que ces attaques ne semblent pas conformes au droit international des conflits armés, bien que le Pentagone ait nié tout désaccord interne.

Le Canada, autre allié stratégique de Washington dans le cadre de l’opération Caraïbes, a également pris ses distances avec les attaques américaines, tout en maintenant sa coopération antidrogue avec les garde-côtes américains. Des sources diplomatiques ont indiqué qu’Ottawa a demandé des garanties que ses renseignements ne seraient pas utilisés pour sélectionner des cibles d’attaques meurtrières.

Le ministère canadien de la Défense a précisé que les activités des Forces armées canadiennes dans les Caraïbes sont « distinctes et indépendantes » des opérations militaires menées par Washington, réaffirmant qu’il ne participera à aucune action contraire au droit international.

Auteur : teleSUR : cc – JB

Source : Agences

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