Par Guillermo Alvarado
Le président américain Donald Trump ne cesse de démontrer au monde qu’il vit dans un univers parallèle où seules ses fantaisies, ses illusions et ses bêtises font loi, le présentant comme un Caligula des temps modernes, mais avec un pouvoir bien plus grand et, par conséquent, bien plus dangereux.
Les rires suscités par son argument absurde selon lequel le pétrole et les terres du Venezuela auraient été volés aux États-Unis et devraient être restitués sous peine d’être confisqués par la force sont encore vifs dans les mémoires, alors qu’il entame un nouveau numéro de cirque, cette fois-ci contre le Danemark.
Il s’avère que le locataire de la Maison-Blanche a nommé le gouverneur de la Louisiane, le républicain Jeff Landry, envoyé spécial des États-Unis au Groenland, une île faisant partie du territoire danois et bénéficiant d’une certaine autonomie administrative.
Il va de soi qu’un pays étranger, même une puissance militaire et économique, n’a aucune légitimité à envoyer un émissaire spécial sur un territoire appartenant légalement à une autre nation. C’est un affront et, pour reprendre l’expression du peu connu homme politique et diplomate français Joseph Pouché, c’est pire qu’un crime : c’est de la pure stupidité.
Depuis son second mandat à la Maison-Blanche, Trump a affiché son ambition de s’emparer de cette île, située entre l’Amérique et l’Europe, qui revêt une importance stratégique considérable pour le commerce, la navigation aérienne et maritime, et également en cas de guerre mondiale.
En réalité, il ne s’agit pas d’un territoire abandonné, et s’il est vrai que certains de ses habitants ne souhaitent pas rester danois, ils sont encore moins enclins à tomber entre les mains des États-Unis.
L’un des premiers à réagir fut le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, qui se dit profondément indigné par cette nomination et rappelle que le Danemark est membre de l’Union européenne et de l’OTAN.
La Première ministre danoise Mette Frederiksen et son homologue groenlandais, Jens-Frederik Nielsen, ont publié une déclaration affirmant que les frontières nationales et la souveraineté des États reposent sur le droit international.
Le porte-parole du service diplomatique de l’UE, Anouar El Anouni, a averti que la préservation de l’intégrité territoriale du Royaume du Danemark, de sa souveraineté et de l’inviolabilité de ses frontières est essentielle pour l’Union européenne.
Si Trump s’intéressait à l’histoire, il comprendrait peut-être que d’Alexandre le Grand à Napoléon Bonaparte, en passant par Adolf Hitler, tous ont chuté parce que, dans leur arrogance, ils ont ouvert simultanément plus de fronts qu’ils ne pouvaient en gérer ou en défendre.
