La plupart des personnes tuées par des policiers au Brésil sont noirs

Édité par Reynaldo Henquen
2021-04-24 09:23:26

Pinterest
Telegram
Linkedin
WhatsApp

Brasilia, 24 avril (RHC) Parmi les personnes tuées par la police en 2020 au Brésil, 78 % étaient de race noire ou métisse, ont révélé des données du Moniteur de violence, citées aujourd’hui par un portail d’information.

Pour le site Rede Brasil Atual, l’étude met à nu que les approches policières reflètent le racisme historique du géant sud-américain.

Outre les agents de sécurité, la responsabilité de cette triste réalité doit également être attribuée aux institutions du système judiciaire.

Ces chiffres concernent les victimes de la police militaire et civile, ce qui signifie que près de quatre personnes sur cinq tuées par des agents des forces de l’ordre, il y a deux ans, étaient noires ou métisses.

La recherche a été réalisée par le portail G1, en collaboration avec le Forum brésilien de la sécurité publique et le Centre d’études sur la violence de l’Université de Sao Paulo (USP).

Le sondage s’est fondé sur des affrontements avec des civils ou sur des blessures non naturelles intentionnelles impliquant des policiers en activité.

Dennis Pacheco, chercheur du forum, a expliqué que «la raison est historique. Nous avons une représentation sociale de la population noire au Brésil qui a été construite à travers l’esclavage'.

La perception malveillante selon laquelle que les Noirs sont dangereux, pauvres et plus enclins à se livrer à des activités criminelles finit par influer sur la manière dont ils sont traités, a-t-il déclaré.

'Reconnaître que le racisme est toujours présent dans la société et influe sur l’action des agents de sécurité est la première étape pour réfléchir aux moyens de changer la réalité de la létalité policière contre la population noire', a assuré pour sa part la chercheuse associée du Noyau d’études de la violence de l’USP, Ariadne Natal.

L’enquête révèle un autre problème concernant l’action des forces de sécurité : le manque de transparence de l’information. En effet, 11 États n’ont pas publié de données sur la race des personnes tuées par les forces de l’ordre.

Cette carence empêche la création de politiques publiques efficaces dans le domaine de la sécurité publique, a alerté Dudu Ribeiro, coordinateur du Réseau d’observatoires de sécurité de Bahia et cofondateur de l’Initiative Noire pour une nouvelle politique des drogues.

Récemment, le Parti des travailleurs a insisté sur la nécessité de reprendre les politiques inclusives, en particulier à un moment où le Brésil est confronté au scandaleux apartheid social, aggravé par le gouvernement de Jair Bolsonaro, et l’augmentation des inégalités due à la pandémie de Covid-19.

 

Source Prensa Latina



Commentaires


Laissez un commentaire
Tous les champs sont requis
Votre commentaire ne sera pas publié
captcha challenge
up