La Colombie vit un véritable soulèvement populaire

Édité par Reynaldo Henquen
2021-05-17 09:35:03

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La Havane, 17 mai (RHC) La grève nationale de près de 20 jours en Colombie est un véritable soulèvement, comme on n’en voyait ni en ampleur ni en durée depuis des décennies, a déclaré le représentant à la Chambre du Congrès Sergio Marin.

Dans une interview avec Prensa Latina, via Internet, il a expliqué que la raison fondamentale de la grève nationale commencée le 28 avril dernier, convoqué par les secteurs syndicaux, sociaux, ethniques, étudiants a été l’annonce du gouvernement d’Ivan Duque et de son ancien ministre des Finances, Alberto Carrasquilla, de la présentation d’un projet de réforme fiscale.

Le législateur du parti commun a expliqué que la proposition controversée augmentait fondamentalement la taxe sur la valeur ajoutée pour tous les produits du panier familial, biens et services les plus nécessaires à la vie de tous les Colombiens.

Il a également augmenté la base imposable à partir de laquelle on commençait à payer l’impôt sur le revenu dans le pays, qui est actuellement autour de mille dollars par mois, a précisé. 'C’était quelque chose qui punissait les couches moyennes, les professionnels, les travailleurs indépendants, une grande majorité de la masse de travailleurs dans le pays sud-américain'.

À son avis, il s’agissait d’une réforme fiscale destinée à punir les poches des plus pauvres et des couches moyennes, tout en maintenant et même en augmentant les exemptions fiscales pour les grands capitaux nationaux et transnationaux.

La proposition ne prévoyait pas de mesures décisives pour lutter contre l’évasion fiscale qui est un problème extrêmement grave en Colombie parce que les grands capitaux non seulement ont d’énormes exemptions d’impôts mais ils ne payent pas ceux qui leur  reviennent, a-t-il souligné.

Ce n’était pas non plus un projet qui prévoyait une sorte de lutte contre la corruption, qui dans ce pays est une véritable pandémie qui consomme une partie substantielle du budget national, a-t-il dit à Prensa Latina.

On estime qu’entre 10 et 15 pour cent de ce budget est dévoré par les corrompus, a souligné Marin.

'Toute cette situation a généré un appel à une mobilisation que nous espérions, qui soit importante, qui ait un large impact, mais la réalité est que le mouvement social et populaire a dépassé toutes les attentes', a-t-il affirmé.

La grève nationale a montré le sentiment opprimé des deux ou trois dernières années par les innombrables réformes fiscales qui avaient déjà pénalisé la poche des Colombiens, a-t-il déclaré.

En outre, en raison de l’inefficacité totale et des propositions du gouvernement pour faire face à la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, qui a aggravé la situation économique que le pays avait déjà entraînée, a-t-il ajouté.

Tous ces éléments se sont conjugués pour générer un véritable soulèvement populaire comme on n’en voyait pas en Colombie depuis des décennies, ni en ampleur ni en durée, a-t-il souligné. 'Cela fait plus de 15 jours, dans le pays les grèves étaient limitées à certains secteurs et territoires, et leur durée n’était que de quelques jours'.

'En général, les gouvernements réussissaient à manœuvrer en combinant une forte répression avec des promesses qui n’étaient pas tenues, et ils parvenaient à désamorcer ces mouvements de mécontentement social', a-t-il affirmé.

Mais cette fois-ci, a indiqué Marin, nous nous trouvons face à une situation tout à fait nouvelle, différente et qualitativement supérieure. 'Le peuple a déjà compris que seule la lutte dans les rues, unifiée autour de drapeaux et maintenant la pression, obligent le gouvernement à céder'.

Il a ajouté que cela se produit dans un contexte de répression qui place les chiffres pratiquement au niveau d’un véritable massacre, avec près de 50 Colombiens assassinés. 'On parle de plus de 500 disparus, de mille personnes arrêtées, traduites en justice et conduites en prison, donc on pourrait dire qu’elles sont de véritables prisonniers politiques'.

Les autorités avec cette action ont aggravé le mécontentement et la réponse à la lutte des Colombiens, surtout les plus jeunes, dans les rues du pays, a signifié.

Il a estimé que la communauté internationale, 'concept extrêmement vague généralement référé aux Etats-Unis et à ses quatre ou cinq amis, très agile et rapide pour attaquer des gouvernements progressistes, pour sanctionner des projets alternatifs dans le monde, ont brillé par leur absence face au cas colombien.

Les déclarations des États-Unis, de l’Union européenne, les organisations multilatérales et, bien sûr, celles de l’Organisation des États américains ne s’engagent pas à condamner ouvertement le régime fasciste combattu par les Colombiens en ce moment dans les rues du pays, a-t-il déclaré.

Ce sont des centaines de milliers de personnes engagées pour faire changer la situation et pour le bien, a-t-il déclaré.

 

Source Prensa Latina



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