Une Commission du Congrès brésilien approuve le rapport accusant Bolsonaro de crimes contre l’humanité

Édité par Reynaldo Henquen
2021-10-27 13:00:57

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Brasilia, 27 octobre (RHC) Après six mois de travaux et près de 70 audiences, la commission parlementaire qui a enquêté sur la gestion de la pandémie par le gouvernement brésilien a voté en faveur du rapport final, dans lequel elle accuse le président Jair Bolsonaro de "crimes contre l’humanité"entre autres crimes graves.

Le vote a abouti 7 à 4 en faveur d’avancer les accusations contre le gouvernant et d’autres fonctionnaires du gouvernement, pour leurs actions et omissions pendant la crise sanitaire du coronavirus.

Le document, qui compte plus de 1 288 pages, considère que Bolsonaro est responsable des crimes d’"épidémie ayant entraîné la mort; infraction aux mesures sanitaires préventives; utilisation irrégulière de fonds publics; incitation au crime; falsification de documents privés; du crime de prévarication; de crime contre l’humanité et de crime de responsabilité".

Ce mardi, à la dernière minute, les sénateurs ont également inclus dans le rapport final "suspendre jusqu’à nouvel ordre" le président des réseaux sociaux, après que celui-ci a signalé dans une émission en direct que les personnes vaccinées contre le Covid-19 sont susceptibles de contracter le SIDA.

Les commentaires du président ont conduit Facebook et Instagram à supprimer la vidéo et la plateforme YouTube à suspendre pour une semaine les activités de la chaîne de Bolsonaro, qui compte plus de 3,5 millions d’abonnés.

La commission tient deux entreprises et 79 personnes au total, dont, outre Bolsonaro, trois de ses enfants, des ministres, des anciens ministres, des députés, des médecins et des hommes d’affaires , pour responsables de la gestion de la pandémie, qui a fait plus de 605 000 morts et plus de 21 morts,7 millions de personnes infectées.      

Le texte détaille des questions telles que le retard dans l’achat de vaccins et l’absence de réponse aux fabricants qui, depuis 2020, essayaient de vendre l’immunisant contre le covid-19 au gouvernement brésilien.

Au cours de ces derniers mois, les sénateurs ont enquêté sur l’effondrement de la santé publique en Amazonie, l’existence d’un cabinet parallèle qui conseillait le gouvernement, les allégations d’irrégularités dans un contrat d’achat du vaccin indien Covaxin, qui n’a jamais été effectuée ou la dénonciation que le réseau hospitalier Prevent Senior a prescrit à ses patients des médicaments sans efficacité scientifique prouvée et a maquillé les chiffres de morts.

La commission n’a pas le pouvoir de plainte, mais elle enverra le rapport à différents organes pour la poursuite des enquêtes, comme le Procureur général, la Cour des comptes ou une cour internationale.

Dans le cas de Bolsonaro, les plaintes seront déposées auprès du Procureur général de la République, Augusto Aras, l’un des alliés du président, qui a le pouvoir d’engager des poursuites pénales contre lui. Aras aura 30 jours pour déposer plainte auprès de la Cour fédérale suprême (STF), mais il peut décider de classer l’affaire.

Toutefois, les experts conviennent que Bolsonaro continue de bénéficier d’un large soutien au Congrès et qu’il est peu probable que les plaintes le concernent au niveau judiciaire. Les élections présidentielles de 2022 auront le plus grand impact, car elles auront des répercussions sur sa popularité déjà usée, qui est à son niveau le plus bas depuis son arrivée au pouvoir.

Russia Today     



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