Discours prononcé par Miguel Mario Díaz-Canel Bermúdez, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, devant l'Assemblée nationale de la République d'Angola, le 21 août 2023

Editado por Reynaldo Henquen
2023-08-21 22:06:47

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Phot Alejandro Azcuy)

Discours du Président de la République à l'Assemblée nationale de la République d'Angola

Miguel Díaz-Canel Bermúdez Miguel Díaz-Canel Bermúdez 21 août 2023

(Version sténographique - Présidence de la République)

Votre Excellence Carolina Cerqueira, présidente de l'Assemblée nationale de la République d'Angola ;

Vice-présidents et chefs des groupes parlementairs ;

Membres de l'Assemblée nationale ;

Autorités politiques, locales et traditionnelles ;

Chers "caimaneros" (Angolais qui ont fait leurs études à Cuba, qui, de par sa forme est appelée le Caïman des Caraïbes) (1) ;

Mesdames et Messieurs :

Merci à Son Excellence Mme Carolina Cerqueira, Présidente de l'Assemblée Nationale de la République d'Angola, pour ses propos de bienvenue qui nous ont touchés et pour l'accueil chaleureux qui nous a été réservé.

Merci également aux artistes du Chœur angolais pour la magnifique interprétation de la Guajira Guantanamera.

Je suis reconnaissant au président de l'Assemblée nationale de la République d'Angola de m'avoir chaleureusement invité à m'adresser à cette auguste assemblée à l'occasion de notre visite officielle dans ce pays.

Au nom du gouvernement et du peuple cubains, que je représente aujourd'hui dans cette nation sœur, que je visite pour la première fois en ma qualité de président de la République de Cuba, j'adresse mes salutations les plus chaleureuses à tous les membres du Parlement (Applaudissements).

Je voudrais également vous adresser un message d'amitié de la part du président de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire de Cuba, le camarade Esteban Lazo Hernández, et de tous les membres de l'organe législatif cubain.

Monsieur le Président :

Les relations étroites entre Cuba et l'Angola ont été forgées pendant la période odieuse du colonialisme et de l'esclavage, lorsque des millions de leurs enfants ont été arrachés de force aux terres africaines pour servir de main-d'œuvre dans le dur labeur de la coupe de la canne à sucre et d'autres activités physiquement exigeantes.

L'empreinte laissée dans notre pays par ces fils d'Afrique et d'Angola en particulier est si profonde que nous pouvons affirmer avec une totale conviction qu'elle constitue un élément fondamental du creuset de la nationalité cubaine.  Cuba est la fille du sang africain et nous avons reçu de l'Afrique des valeurs fondamentales qui expliquent notre propre existence ; je pense principalement à la résistance face à l'adversité, qui a été prouvée tant de fois tout au long de l'histoire cubaine (Applaudissements).

Le commandant en chef Fidel Castro a déclaré en 1988, dans une période décisive de collaboration en Angola, qu'"être internationaliste, c'est payer sa propre dette à l'humanité", et que "celui qui n'est pas capable de lutter pour les autres ne sera jamais capable de lutter pour lui-même" (Applaudissements).

Les Cubains associent ce principe défini par le leader historique de la Révolution au dévouement absolu à la lutte pour l'indépendance des hommes et des femmes amenés à Cuba par cette émigration forcée, qui, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, sont devenus une légende parmi le mambisado cubain, luttant à coups de machette pour leur liberté personnelle et pour la liberté de la patrie naissante. Leur contribution a été essentielle pour forger la nation et la culture cubaines.

Je cite à nouveau ce grand défenseur des peuples africains, Fidel.  Il a dit : "Sans l'Afrique, sans ses fils et ses filles, sans sa culture et ses coutumes, sans ses langues et ses dieux, Cuba ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui.  Le peuple cubain a donc une dette à l'égard de l'Afrique qui s'accroît avec l'histoire héroïque que nous avons partagée".

Au fil des ans, les relations entre l'Angola et Cuba ont transcendé le plan politico-diplomatique ; elles sont caractérisées par la fraternité qui s'est épanouie sur le terrain des luttes communes pour l'indépendance définitive et la préservation de leur souveraineté.

En l'honneur de cette histoire d'amitié étroite qui est devenue un symbole et un exemple incarné dans les pensées et les actions de dirigeants historiques tels que Fidel Castro et Agostinho Neto, les générations dans lesquelles reposent aujourd'hui les destins des deux pays ont le devoir de préserver les acquis et d'avancer ensemble sur la voie du développement que nos peuples méritent.

L'Angola est le pays africain où nous avons les partenariats les plus divers et les plus nombreux.  Et c'est un fait vérifiable qu'il existe un potentiel pour explorer de nouveaux secteurs économiques mutuellement bénéfiques.

En avril dernier, la 15e session de la Commission intergouvernementale s'est tenue à La Havane. À cette occasion, plusieurs instruments juridiques ont été signés entre les parties, auxquels s'ajoutent les accords que nous venons de signer aujourd'hui à Luanda.

La gestion parlementaire sera essentielle pour soutenir les initiatives qui multiplient les niveaux actuels de coopération bilatérale, renforcent les échanges économiques et commerciaux et les investissements mutuels.

Chers membres du Parlement :

Chers députés :

En avril dernier, l'Assemblée nationale du pouvoir populaire de Cuba a tenu la session constitutive de sa dixième législature, conformément aux dispositions de la Constitution cubaine et de la loi électorale.

Le Parlement cubain est composé de 470 députés élus en représentation des 168 municipalités du pays ; 226 sont des femmes, qui représentent 55,74% du nombre total de députés (Applaudissements), ce qui fait de Cuba le deuxième Parlement au monde, après le Rwanda, à compter plus de femmes parmi ses membres.  Nous avons également progressé en termes d'âge, avec 93 jeunes de moins de 35 ans dans notre Parlement, soit 19,79 %, et une moyenne d'âge de 46 ans.

Au cours des trois dernières années, Cuba a approuvé une nouvelle constitution et le calendrier législatif a été multiplié pour mettre à jour notre cadre juridique avec une plus grande participation populaire.

Il est dans notre intérêt que les deux assemblées renforcent leurs liens par le biais de leurs groupes d'amitié parlementaires respectifs et d'autres contacts à différents niveaux qui nous permettent d'en apprendre davantage sur les expériences de chacun dans le difficile exercice législatif afin de répondre plus efficacement aux besoins des électorats respectifs.

J'insiste sur l'importance de maintenir les échanges sur les questions de l'agenda parlementaire international et je saisis cette occasion pour reconnaître l'Angola comme le prochain hôte de la 147e Assemblée de l'Union interparlementaire, qui se tiendra à Luanda en octobre prochain. Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans le développement de cette importante réunion et nous confirmons la présence d'une délégation de haut niveau du Parlement cubain (Applaudissements).

Mesdames et Messieurs les membres de cette Assemblée :

Le monde traverse une conjoncture internationale complexe à la suite de la pandémie de COVID-19.  Plusieurs crises affectent les nations en raison des prix élevés des denrées alimentaires et des carburants, en plus des effets marqués du changement climatique.

Cuba traverse une situation socio-économique difficile qui découle de problèmes mondiaux, mais qui est particulièrement affectée par la persistance du blocus économique, commercial et financier imposé depuis plus de 60 ans par les gouvernements successifs des États-Unis à l'encontre de Cuba. Son durcissement sans précédent, avec l'application des 243 mesures prises sous la présidence de Donald Trump et l'inscription injustifiée du pays sur la liste des États soutenant le terrorisme, a eu des effets dévastateurs sur l'économie et le niveau de vie du peuple cubain.

Dans ces circonstances complexes, Cuba a pu compter sur le soutien et la compréhension de ses amis de longue date.  En particulier, nous avons le sentiment d'avoir un rempart d'amitié en Afrique pour continuer à travailler à la reprise économique et au développement du pays.

 Je saisis cette occasion pour réitérer notre gratitude à l'Angola pour avoir toujours joint sa voix à celle de la grande majorité du monde en faveur de la levée du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.  Ce soutien décisif se matérialise chaque année par le vote en faveur de la résolution cubaine aux Nations unies, ainsi que par l'adoption d'une résolution similaire au sein de l'Union africaine (Applaudissements).

J'exprime mon infinie gratitude au peuple, au gouvernement, aux organisations de la société civile et aux particuliers pour l'aide matérielle envoyée à Cuba à l'occasion d'événements défavorables de diverses natures, qui a servi à soulager les besoins de notre population.

Mesdames et Messieurs :

Permettez-moi de souhaiter bonne chance à l'Assemblée nationale de la République d'Angola pour sa cinquième législature.  Je félicite également l'Angola pour sa présidence pro tempore de la Communauté de développement de l'Afrique australe depuis la semaine dernière, ce qui, avec la présidence de l'Organisation des États d'Asie, des Caraïbes et du Pacifique, témoigne de la force internationale de cette chère nation.

Nous concluons notre séjour en Angola avec la certitude d'avoir partagé avec une partie de notre famille. Comme le dit un proverbe africain : "Les empreintes de ceux qui marchent ensemble ne s'effacent jamais ; les nôtres, celles de Cuba et de l'Angola, s'approfondissent !

Merci beaucoup.

(Applaudissements.)

Photo Alejandro Azcuy

Traduit par Reynaldo Henquén de l'original publié sur le site de la République et du Gouvernement de la République de Cuba)



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