Par Roberto Morejón
Gaza
1. CESSEZ-LE-FEU PRÉCARIEUX À GAZA
Après deux années de génocide israélien, Israël et le Hamas, mouvement de résistance islamique, ont conclu le 9 octobre la première phase d’un plan de trêve, sur la base d’une proposition des États-Unis.
Négocié par le Qatar, les États-Unis, l’Égypte et la Turquie, cet accord prévoyait le retrait des troupes israéliennes de Gaza, l’échange de prisonniers et l’acheminement de l’aide humanitaire.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël attaque Gaza, faisant plus de 67 000 morts et près de 170 000 blessés, détruisant les infrastructures et forçant des civils à se déplacer à l’intérieur du pays.
Le président américain Donald Trump s’est attribué le mérite de cet accord dans le cadre de sa candidature au prix Nobel de la paix, un objectif qu’il s’était juré d’atteindre.
Le régime sioniste a violé à plusieurs reprises l’accord et entravé l’acheminement de l’aide, aggravant ainsi la crise humanitaire.
Le 12 septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une déclaration en faveur d’une solution à deux États, Israël et la Palestine, malgré l’opposition habituelle de Tel-Aviv, des États-Unis et de leurs alliés.
2. LA GUERRE DE 12 JOURS : BRÈVE MAIS COÛTEUSE
Le 13 juin, Israël a attaqué Téhéran, la capitale de l’Iran, sous prétexte de stopper le programme nucléaire iranien, dont les autorités ont réaffirmé le caractère pacifique.
L’attaque a entraîné la mort du chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Mohammad Hossein, ainsi que de trois autres officiers supérieurs.
L’Iran a riposté par des tirs de missiles balistiques qui ont touché les villes de Jérusalem et de Tel-Aviv.
Cela marqua le début de ce qu’on a appelé la Guerre des Douze Jours, qui prit fin le 24 juin. L’Iran tira plus de 500 missiles sur l’agresseur, dont certains furent interceptés par Israël, selon des porte-parole du régime sioniste.
Ce conflit bref mais intense causa d’importantes pertes économiques pour les deux camps, perturbant le commerce mondial et provoquant des détournements de vols.
Les États-Unis attaquèrent les installations nucléaires iraniennes de Fordow, Natanz et Ispahan le 22 juin.
En représailles, la République islamique lança une attaque de missiles limitée contre une base militaire américaine au Qatar.
Contrairement aux déclarations du président américain Donald Trump selon lesquelles les capacités nucléaires de l’Iran avaient été détruites, les stocks d’uranium de Téhéran semblent être intacts, d’après les experts.
Le 23 juin, Israël attaqua des immeubles résidentiels à Doha afin d’assassiner des dirigeants du mouvement de résistance palestinien Hamas, réunis dans la capitale qatarie.
Photo tirée d’elcolombiano.com
3. LES ÉTATS-UNIS BRISENT LE PRINCIPE DE LA ZONE DE PAIX DANS LES CARAÏBES
En septembre, les États-Unis ont lancé leur soi-disant guerre contre la drogue dans la mer des Caraïbes, déployant une flotte militaire disproportionnée dans une attitude agressive envers le Venezuela.
Des destroyers, un porte-avions, un sous-marin et plus de 15 000 soldats composaient cette force dont la puissance de feu, selon la version officielle de la Maison-Blanche, a été utilisée contre des embarcations de trafiquants de drogue, sans qu’aucune preuve ne soit fournie.
De hauts responsables militaires, y compris du département de la Guerre, auraient donné l’ordre d’achever les survivants des attaques contre les bateaux, au lieu d’arrêter les équipages et de les poursuivre en justice.
Les États-Unis affirment, sans présenter de preuves, que les navires provenaient du Venezuela et transportaient des stupéfiants destinés à être introduits clandestinement aux États-Unis, alors même que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime ne considère pas ce pays d’Amérique du Sud comme une plaque tournante du trafic de drogue.
Le gouvernement bolivarien a affirmé que l’objectif de l’administration Trump était d’installer un régime fantoche à Caracas.
Dans une démonstration de force, Trump a autorisé ses forces dans les Caraïbes à intercepter et à saisir un pétrolier vénézuélien le 10 décembre, en violation du droit maritime et du libre-échange, un acte qualifié de piraterie flagrante.
Le 16 décembre, l’administration Trump a désigné le gouvernement de Nicolás Maduro comme un État « terroriste » et a imposé un blocus naval au Venezuela, déclarant qu’il empêcherait l’entrée ou la sortie des pétroliers que Washington avait unilatéralement sanctionnés.
La Maison Blanche a annoncé qu’elle maintiendrait cette mesure jusqu’à ce que, selon elle, le Venezuela restitue aux États-Unis tout le pétrole, les terres et autres avoirs volés.
4. TRUMP UTILISE LES DROITS DE DOUANE ET LES EXPULSIONS COMME POLITIQUE GOUVERNEMENTALE
L’administration de Donald Trump a maintenu l’Amérique latine sous tension avec ses expulsions d’immigrants sans papiers et le monde entier sous tension avec la guerre commerciale américaine.
Le 30 octobre, la Chine et les États-Unis ont suspendu la hausse des droits de douane imposés par Washington après la rencontre en Corée du Sud entre les présidents Xi Jinping et Donald Trump.
Le républicain a réduit de moitié les droits de douane sur les importations en provenance de Pékin, et les deux parties ont temporairement suspendu les frais portuaires, mis en œuvre une coopération antidrogue et repris les échanges agricoles.
Les poursuites judiciaires engagées contre l’ancien président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, ont servi de prétexte à Trump pour imposer des droits de douane de 50 % sur une partie des importations brésiliennes en juillet.
Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a adopté une rhétorique nationaliste, et après deux rencontres avec Trump, ce dernier a ordonné la levée des droits de douane sur certaines des principales importations brésiliennes.
En 2025, le président Trump a imposé des droits de douane à près de 185 pays et a utilisé cette stratégie comme moyen de pression pour forcer des négociations.
Une autre politique récurrente de Trump concernait l’expulsion des immigrants sans papiers. À cette fin, il a signé des décrets qui, entre autres, ont freiné l’entrée clandestine aux États-Unis, principalement par la frontière sud.
Le dirigeant a militarisé les villes, ordonné des descentes de police, procédé à des expulsions massives et supprimé des programmes comme la libération conditionnelle humanitaire.
Le département américain de la Sécurité intérieure a annoncé en décembre son intention d’expulser 600 000 immigrants sans papiers d’ici 2025.
5. LA PAIX EN UKRAINE SE FACE À DE NOMBREUX OBSTACLES
Les présidents russe, Vladimir Poutine, et américain, Donald Trump, se sont rencontrés en Alaska le 15 août afin de faire progresser le processus de paix en Ukraine et de rétablir le dialogue.
M. Poutine a affirmé que les négociations avaient été constructives et utiles, tandis que son homologue américain a qualifié la rencontre de productive. Il a également fait état d’accords sur certains points, mais pas sur tous, a-t-il précisé.
Le conflit continue de s’envenimer : la Russie progresse sur le front et l’Ukraine, au bord de l’effondrement économique, devient dépendante de l’Occident et attaque des territoires qu’elle considère comme ennemis, causant des dommages aux infrastructures civiles et des pertes en vies humaines.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que son pays n’accepterait aucun accord prévoyant le déploiement de forces de maintien de la paix de l’OTAN en Ukraine.
Moscou n’acceptera pas non plus l’intégration de l’Ukraine à ce qu’elle qualifie de bloc anti-russe de l’OTAN.
En décembre, Poutine a rejeté la prétendue menace russe contre les pays européens, la qualifiant de pure invention. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a souligné que son pays souhaitait mettre fin au conflit, protéger ses intérêts et garantir la paix.
Pape François – Décès du pape François après un pontificat historique
Le pape François est décédé le 21 avril à l’âge de 88 ans, après une vie consacrée à la foi et à la justice sociale.
Près de 200 000 personnes, ainsi que des chefs d’État et de gouvernement, se sont rassemblés place Saint-Pierre et le long de la Via della Conciliazione pour rendre un dernier hommage à l’évêque de Rome.
Le Saint-Siège a rappelé la proximité du pape avec les plus démunis.
L’Américain Robert Prevost a été élu nouveau pape en mai. Léon XIV entretenait des liens étroits avec le Pérou, où il s’est consacré pendant vingt ans à des missions modestes.
7. LES CONSERVATEURS GAGNENT DU TERRAIN EN AMÉRIQUE LATINE
Les victoires de la droite en Bolivie et de l’extrême droite au Chili ont marqué l’issue des processus électoraux dans les deux pays.
Le Mouvement vers le socialisme (MAS), parti au pouvoir en Bolivie, a été défait lors des élections générales d’août, n’obtenant qu’un peu plus de 3 % des voix, un résultat interprété comme un signe de déclin et de divisions internes.
L’inflation et les pénuries de carburant ont également nui au MAS.
Lors du second tour de l’élection présidentielle opposant les candidats de droite Jorge Quiroga et Rodrigo Paz, ce dernier, candidat du Parti démocrate-chrétien, est sorti vainqueur.
Au Chili, le chef du Parti républicain, José Antonio Kast, figure de l’extrême droite, a remporté le second tour de l’élection présidentielle en décembre, face à la candidate progressiste Jeannette Jara.
M. Kast défend des positions conciliantes envers l’héritage du dictateur Augusto Pinochet, responsable de 30 000 victimes.
Son père, Michael Kast, a rejoint le parti d’Adolf Hitler à l’âge de 18 ans.
8. FIN DE L’ÈRE TRUDEAU AU CANADA
Le Premier ministre canadien de l’époque, Justin Trudeau, a démissionné en janvier après neuf ans au pouvoir. Il était chef du Parti libéral depuis 2013 et Premier ministre depuis 2015.
Son départ est survenu dans un contexte de crise politique, son image étant en déclin et il subissait la pression du Parti libéral.
Ses détracteurs le tenaient pour principal responsable de ce qu’ils considéraient comme une forte hausse du coût de la vie, une pénurie de logements abordables et le déclin des services sociaux.
9. SÉISME EN ASIATIE ET EFFONDRE EN RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Un séisme a frappé le Myanmar et la Thaïlande le 28 mars, causant d’importants dégâts et de nombreuses victimes.
Ce séisme de magnitude 7,7 a fait plus de 3 500 morts, près de 5 000 blessés et 200 disparus, et a endommagé le territoire pour 15 millions de personnes au Myanmar, où il a été qualifié de catastrophe naturelle la plus dévastatrice du siècle dernier.
En Thaïlande, le séisme a détruit plus de 2 600 bâtiments, dont un en construction, et a fait près de 100 morts.
En République dominicaine, Antonio Espaillat, propriétaire du célèbre Jet Set Club, et sa sœur Maribel Espaillat ont été arrêtés pour leur implication présumée dans l’effondrement du toit de la boîte de nuit, qui a fait 236 morts et plus de 180 blessés le 8 avril à Saint-Domingue.
10. DÉCÈS D’UNE FIGURE DE PREMIER PLAN DE LA GAUCHE LATINO-AMÉRICAINE
L’ancien président uruguayen José « Pepe » Mujica est décédé d’un cancer le 13 mai à l’âge de 89 ans, après une vie consacrée à la politique, à la littérature et à l’agriculture.
Mujica a été torturé pour son appartenance au groupe de guérilla Tupamaros.
Durant son mandat présidentiel de 2010 à 2015, il a mené une vie simple, période durant laquelle il a maintenu sa critique du consumérisme et promu des réformes sociales, bénéficiant d’une grande popularité.
