Le climat ne peut pas attendre la fin de la pandémie, alertent les journaux médicaux

Édité par Reynaldo Henquen
2021-09-06 16:04:04

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Montréal, 6 septembre (RHC) Malgré la pandémie de COVID-19, le monde ne peut pas ajourner les mesures «urgentes» à prendre contre le réchauffement climatique et la destruction de la nature, qui menacent la santé humaine, plaident, lundi, les principaux journaux médicaux de la planète dans un éditorial sans précédent.

«La santé est déjà altérée par l’augmentation de la température mondiale et par la destruction de la nature», écrivent les rédacteurs en chef d’une vingtaine de revues prestigieuses dont le Lancet, le British Medical Journal (BMJ) ou le National Medical Journal of India.

Avec une augmentation d’environ +1,1 °C depuis l’ère préindustrielle, les conséquences sur la santé des humains sont déjà importantes.

«Les températures plus élevées ont entraîné une augmentation des cas de déshydratation et de problèmes rénaux, de tumeurs dermatologiques malignes, d’infections tropicales, de problèmes mentaux, de complications de grossesses, d’allergies et de mortalité, et de morbidité cardiovasculaire et pulmonaire», souligne cet éditorial publié dans 220 journaux médicaux. Sans oublier le déclin des productions agricoles freinant les efforts contre la malnutrition.

Et ces conséquences, qui frappent encore plus durement les plus vulnérables (minorités, enfants, communautés pauvres...), ne sont qu’un début, pointe cet éditorial. Un réchauffement à +1,5 °C – seuil qui pourrait être atteint autour de 2030, selon le rapport des experts du Giec publié début août -, et la perte continue de biodiversité «risquent d’entraîner des dommages catastrophiques et irréversibles pour la santé».

«Malgré la préoccupation légitime pour la COVID-19, nous ne pouvons pas attendre que la pandémie soit terminée pour réduire rapidement les émissions» de gaz à effet de serre, insistent les auteurs de cet appel, à deux mois de la conférence cruciale de l’ONU sur le climat, COP26, à Glasgow.

«Les risques du changement climatique pourraient éclipser ceux de n’importe quelle maladie. La pandémie de COVID-19 prendra fin, mais il n’existe aucun vaccin contre la crise du climat», a commenté le patron de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué, notant que «chaque mesure prise pour limiter les émissions et le réchauffement nous rapproche d’un avenir plus sain et plus sûr».

Évoquant les sommes «sans précédent» dépensées lors de la pandémie, les revues médicales appellent ainsi à augmenter massivement les financements pour la protection de la planète et mettent en avant les effets en cascade positifs.

«Une meilleure qualité de l’air permettrait à elle seule d’obtenir des améliorations pour la santé qui compensent facilement le coût global de la réduction des émissions», estiment les auteurs.

Au-delà de l’argent, ils plaident pour un «changement fondamental de notre mode de vie et de la façon dont nos sociétés et nos économies sont organisées»: refonte des systèmes de transport, des villes, de la production et de la distribution alimentaire, des marchés financiers, des systèmes de santé, «et bien plus».

«Il faut que 2021 soit l’année durant laquelle notre planète change de cap: notre santé à tous en dépend», a insisté Fiona Godlee, rédactrice en chef du BMJ et coauteure de l’éditorial.

 

Source Journal de Montréal



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