Lula, Forum des affaires des BRICS qu'il a appelé à défendre le multilatéralisme et à promouvoir le développement durable face aux défis mondiaux. Photo : TeleSUR.

Rassembler les secteurs productifs de chaque pays membre des BRICS est un pilier fondamental du groupe, dont les 11 membres représentent déjà plus de 40 % du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat.

Rio de Janeiro 5 juin (RHC) Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a exhorté ce samedi les chefs d'entreprise des BRICS à défendre le système commercial multilatéral et à contribuer à la réforme de l'architecture financière internationale. Cet appel prend toute son importance dans le contexte de la guerre tarifaire lancée par l'administration Trump. Lors de l'ouverture du Forum des entreprises du bloc à Rio de Janeiro, Lula a déclaré : « Face à la résurgence du protectionnisme, il appartient aux pays émergents de défendre le régime commercial multilatéral et de réformer l'architecture financière internationale. Les BRICS continuent de garantir un avenir prometteur.»

Le forum des entreprises précède le sommet des chefs d'État et de gouvernement, qui débutera ce dimanche dans cette ville brésilienne. Lula a souligné que le rapprochement des secteurs productifs de chaque pays membre est un pilier fondamental du groupe, dont les 11 membres représentent déjà plus de 40 % du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat.

Il a rappelé que la Nouvelle Banque de Développement (NDB), connue sous le nom de banque des BRICS, a alloué 40 milliards de dollars à 120 projets au cours de la dernière décennie.

Il a salué le fait qu'en promouvant l'utilisation des monnaies locales, la NDB « a contribué à réduire les coûts de transaction et à faciliter les transferts financiers, et développe désormais des moyens de paiement instantanés et sécurisés ». Le dirigeant brésilien a également déploré le « vide de leadership » mondial qui, selon lui, exacerbe les multiples crises sociales, et a souligné qu'il ne peut y avoir de prospérité dans un monde en proie aux guerres et aux conflits armés.

« Je suis convaincu que ce forum et les dirigeants des BRICS de demain apporteront des solutions ; au lieu d'ériger des barrières, nous promouvons l'intégration ; avec indifférence, nous construisons la solidarité », a-t-il affirmé.

Il a souligné que les pays BRICS peuvent mener un nouveau modèle de développement fondé sur l'agriculture durable, l'industrie verte, des infrastructures résilientes et la bioéconomie. Il a réaffirmé l'engagement du Brésil et du groupe dans la lutte contre le changement climatique, soulignant que la décarbonation « est un processus irréversible » et que les membres sont engagés en faveur d'une transition écologique juste et inclusive.

Concernant l'un des thèmes centraux choisis par la présidence brésilienne, la révolution de l'intelligence artificielle (IA), il a averti que l'absence de lignes directrices permet aux modèles des grandes entreprises technologiques de prévaloir, ce qui explique pourquoi « les effets secondaires de l'IA exigent une gouvernance multilatérale ».

Lula a partagé la scène avec Anwar Ibrahim, Premier ministre de Malaisie, pays partenaire des BRICS qui préside actuellement l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est). Ibrahim a souligné l'importance des alliances des BRICS avec les pays de son bloc commercial et a invité Lula au prochain sommet, invitation que le président brésilien a confirmée.