Le Brésil vit la dernière semaine qui prècède des élections qui sont d'ores et déjà considérées comme les plus polarisées de l'histoire récente de ce pays où les principales alternatives oscillent entre l'extrême-droite représentée par l'ex-militaire Jair Bolsorano et le candidat, récemment nommé, du Parti des Travailleurs, Fernando Haddad.
Le Géant Sud-américain est considéré par diverses études comme la neuvième économie de la planète, mais il occupe aussi la neuvième place en ce qui concerne les inégalités car les richesses de ce pays sont concentrées entre les mains d'une minorité et des millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté.
La situation s'est aggravée après le coup d'état parlementaire contre la présidente Dilma Rousseff et son remplacement par Michel Temer qui s'est livré à l'application de politiques néo-libérales extrêmes qui ont impliqué des coupes sombres dans les dépenses sociales en matière d'éducation et de santé, la réforme du système de retraites et des lois sur l'emploi en faveur du patronat et le démantèlement du programme « ma maison-ma vie » qui a permis à des milliers de familles d'avoir un logement décent.
Il a également privatisé des aéroports, des routes, des chemins de fer, des entreprises d'état, en particulier du secteur de l'énergie. C'est d'ailleurs la politique qu'entend continuer à appliquer Jair Bolsorano au cas où il remporterait les élections. Il a pris bien soin de mettre l'accent sur le fait, ce qui est habituel dans l'extrême-droite régionale, qu'il ne reconnaîtra aucun résultat des élections lui étant défavorable bien que les sondages ne le donnent pas gagnant.
Jair Bolsorano, du Parti Social-Libéral, apparaît inamovible avec 28,2% des intentions de vote tandis que Fernando Haddad a grimpé dans les sondages bien qu'il ait été nommé candidat assez tardivement, le 11 septembre, en remplacement de l'ex-président brésilien Luiz Inacio Da Silva, Lula, victime d'un complot judiciaire ayant pour but d'empêcher sa candidature.
Dans le plus récent sondage dont les résultats ont été rendus publics hier, Fernando Haddad est monté jusqu'à 25,2% des intentions de vote ce qui signifie une progression de 7,6% en un peu plus de deux semaines. État donné que le sondage a une marge d'erreur de 2%, il y a, pratiquement, une égalité technique entre les deux principaux candidats une semaine avant la consultation.
D'autres candidats dont Ciro Gómez, de centre-gauche ; le conservateur modéré Geraldo Alckmin, ou l'environnementaliste Marina Silva, n'ont pas réussi à s'attirer la sympathie des électeurs potentiels.
Ainsi donc, une semaine avant les élections, ce qui semble être suffisamment clair est que Fernando Haddad et Jair Bolsorano devront aller au second tour prévu le 28 octobre.
Le candidat du Parti des Travailleurs aura en sa faveur l'image de Lula et les résultats tangibles de trois gouvernements de cette organisation qui ont permis de sortir de la pauvreté à plus de 20 millions de personnes.
Bolsorano a contre lui les résultats néfastes du néo-libéralisme en un peu plus de 2 ans, qui a conduit le Brésil aux pires résultats économiques de ces derniers temps, plus le rejet d'une bonne partie des femmes à cause de ses déclarations misogynes et sexistes. Chers amis, dans une semaine nous connaîtrons plus à fond la situation!