Le canal assoiffé

Édité par Reynaldo Henquen
2024-03-02 10:23:38

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Par Roberto Morejón

L'année du 110e anniversaire de son inauguration, le canal de Panama subit les ravages de la sécheresse et le nombre de navires capables de naviguer diminue, ce qui est interprété comme un nouveau signal d'alarme pour le comportement du trafic maritime international.

Le manque de précipitations, aggravé par le phénomène El Niño, pèse sur une voie qui facilite le passage de six pour cent du commerce mondial sur 82 kilomètres, soit la distance reliant les océans Atlantique et Pacifique.

La diminution des précipitations a gravement affecté le niveau d'eau nécessaire au fonctionnement des écluses, et le gouvernement panaméen ainsi que l'administration du canal cherchent des solutions de rechange.

Parmi celles-ci figure la construction d'un nouveau réservoir sur la rivière Indio, avec le risque d'inonder des zones peuplées et d'être confronté à des protestations populaires.

Selon les experts, le Panama, comme le reste du monde, résiste aux rigueurs du changement climatique, bien que la situation soit compliquée par le fait que les travaux prévus pour compléter son infrastructure ont dû être reportés en raison de la crise économique mondiale.

Il ne s'agit pas d'une baisse de revenus, puisqu'en 2024 on estime qu'ils augmenteront d'environ 134 millions de dollars, même si l'on est loin des prévisions qui faisaient état de plus de six milliards.

L'une des raisons de cette baisse est qu'entre 36 et 38 navires devraient traverser la voie d'eau quotidiennement, mais que seuls 24 le font, en raison de la baisse des niveaux d'eau, qui sont également utilisés pour couvrir les besoins de la moitié de la population du pays isthmique.

Comme prévu, les principaux utilisateurs du canal, les États-Unis et la Chine, sont les plus touchés, mais le Chili et le Pérou tirent la sonnette d'alarme car ils en ont besoin pour transporter leurs fruits, entre autres.

Le Mexique propose une plus grande gestion d'un corridor interocéanique dans l'isthme de Tehuantepec, qui sépare l'océan Pacifique de la mer des Caraïbes, et la Colombie a des projets en cours.

Alors que les eaux se retirent et que les options sont décidées, les Panaméens estiment à juste titre que l'avenir économique du pays est en jeu.

Les circonstances sont particulières, car le Panama a laissé derrière lui des manifestations enflammées contre un projet d'exploitation minière qui a finalement avorté.

Le monde observe la situation avec étonnement, car seul le canal de Suez, avec 10 % des navires du monde, dépasse le trafic du canal de Panama.



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