Cuba a donné le dernier adieu à l'artisan de son volley-ball, l'entraîneur Eugenio George, enterré dimanche dans la nécropole de Colon, à La Havane.
« Nous prenons congé d'un Héros du Sport qui quasiment jusqu'à son dernier jour était sur le terrain offrant son savoir, son expérience et son calme »- a signalé lors des adieux au défunt, l'ex capitaine de la sélection féminine cubaine, Mireya Luis.
Mireya a rappelé que « le Professeur » comme elles appelaient Eugenio, a eu l'intelligence de se ressaisir après chaque défaite.
Très tôt dimanche matin, des joueuses de plusieurs générations, des entraîneurs, des dirigeants de l'Institut National du Sport, de l'Éducation Physique et des Loisirs, l'INDER et des amis lui ont rendu un dernier hommage. Eugenio George est mort dans la nuit de samedi , victime d'un cancer à 81 ans et il a laissé une riche histoire dans le volley-ball. Il a été élu meilleur entraîneur d'équipes féminines du XXè siècle par la Fédération Internationale (FIVB) et il est entré au Salon des Gloires. Guidées par lui, les joueuses cubaines qui ont été baptisées les Morenas del Caribe, les Mulâtres de la Caraïbe, ont conquis trois médailles d'or consécutives aux Jeux Olympiques, Barcelone en 1992, Atlanta en 1996. Bien qu'il n'ait pas été formellement à la tête de l'équipe, celles de Sydney 2000 et la médaille de bronze d'Athènes en 2004 sont considérées comme siennes car il se renseignait toujours sur les résultats de l'équipe et apportait son expérience durant les entraînements.
Dans les archives de notre radio nous avons trouvé une interview qui lui a été faite en mars de cette année à l'occasion de ses 81 ans , qui montre sa vision , son savoir et son optimisme concernant le volley-ball.
Il a indiqué :
« Je crois que nous sommes à une étape de sauvetage, nous avons réussi à garantir une réserve , la projection de la fédération a été très exacte et nous aspirons à mettre un autre grain de sable du point de vue méthodologique, mais les perspectives des gens que l'on a choisis, des gens que l'on va choisir cette année, je suis en train de parler d'une perspective jusqu'en 2024; la Fédération de volley-ball aspire à cela et je crois que chez les hommes comme chez les femmes elle existe , il faut rénover la qualité du travail ce à quoi nous aspirons et je crois que nous allons réussir, je crois que le volley -ball va créer dans un temps court des conditions pour obtenir de bons résultats ».
Les Morenas del Caribe ont toujours respecté et montré une grande admiration pour le professeur comme le démontrent les déclarations de trois joueuses de différentes générations , Mamita Pérez, Mireya Luis et Yumilka Ruíz.
« En ce moment de douleur et de grande tristesse je me souviens de lui comme du père qu'il a été pour moi , le père qu'il a été pour tout le volley-ball cubain . Je crois que sa grandeur réside dans l'éducation non seulement dans le sport mais aussi dans l'éducation qu'il a pu nous offrir toutes ces années pendant lesquelles il a été notre entraîneur. Sa mort est un coup très dur pour nous et pour le volley -ball cubain et je crois que son image et ce qu'il a été , tous les succès qu'il a eus doivent perdurer dans toutes les joueuses de Cuba ».
« Nous savions qu'Eugenio était malade, on se prépare pour ces choses mais en réalité on a toujours l'espoir que la personne puisse être plus de temps auprès de nous, dans ce cas, le volley-ball , nous pensons que le volley -ball a besoin de lui et aura besoin de lui toujours. Je crois qu'Eugenio a laissé un héritage incalculable ».
« J'ai eu beaucoup de chance, je pense que j'ai été une des joueuses les plus jeunes, nous lui disions qu'il est devenu notre entraîneur alors qu'il était vieux et fatigué. J'ai eu des opportunités merveilleuses et quand je me souviendrai d'Eugène toujours contente, souriante car il m'a enseignée beaucoup de choses pour lesquelles aujourd'hui je lui dis merci au nom de ma famille car nous sommes tous des fanatiques de lui, merci au nom de nous tous et du peuple de Cuba.