Chili : Reconfiguration politique

Édité par Reynaldo Henquen
2025-07-03 08:51:42

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Par Guillermo Alvarado

La victoire de Jeannette Jara aux élections primaires du bloc de partis qui forme le gouvernement chilien n’est pas une surprise à proprement parler, mais plutôt due à sa victoire écrasante dans la quasi-totalité des municipalités du pays, avec un peu plus de 60 % des voix.

La candidate désignée par le Parti communiste chilien est ainsi devenue la candidate de la coalition Unidad por Chile, composée de huit formations, et a ouvert la voie à une reconfiguration du paysage politique local.

Il convient tout d’abord de préciser que, bien que présentée par le Parti communiste (PC), elle ne sera pas à proprement parler la candidate de ce parti, mais plutôt celle d’une alliance regroupant diverses idéologies : socialistes, radicaux, libéraux, progressistes, humanistes et écologistes.

Il est complexe d’imaginer un programme gouvernemental capable de satisfaire un éventail d’opinions aussi large, d’autant plus que certaines organisations, comme le Frente Amplio (Front large), dont le président Gabriel Boric est membre, sont clairement centristes. En fait, Jara elle-même a montré des signes d’adhésion à cette position politique, ce qui a intrigué plusieurs personnes au sein de son propre parti.

Beaucoup s'interrogent ici sur la position finale de la candidate, et certaines voix – peu nombreuses, il faut le dire – laissent entendre qu'elle pourrait démissionner de son parti pour simplifier la course au palais de la Moneda. À mon avis, ce serait une erreur, mais ce n'est pas exclu dans un climat toxique, comme celui des élections au Chili.

De l'autre côté de l'échiquier politique, peuplé de droite et d'extrême droite, on observe déjà des signes de reconfiguration des forces, notamment le retrait de la candidate du Parti social-chrétien, Francesca Muñoz, au profit de l'extrémiste José Antonio Kast.

Ce dernier tente sa troisième campagne présidentielle et est actuellement en tête des sondages. Il convient de noter qu'il y a quatre ans, il avait terminé premier au premier tour, avant d'échouer en barrage face à Boric. Après avoir recruté les chrétiens sociaux, qui regroupent des secteurs de l'Église évangélique, il tentera de faire de même avec Johannes Kaiser du Parti national libertaire, un groupe dont le nom seul en dit long sur ses ressemblances.

À droite conservatrice, on retrouve Evelyn Matthei, soutenue par l'Union démocratique indépendante, le Renouveau national et Evópoli, une alliance avec de nombreux nostalgiques de la dictature de Pinochet. Le grand jeu a commencé, et nous serons attentifs à son déroulement et à ses résultats, chers amis.



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